Jose Mourinho

Mourinho à cœur ouvert

vendredi 26 janvier 2018 15:59

José Mourinho a rencontré MUTV pour une conversation à bâtons rompus sur Manchester United suite à la prolongation de son contrat avec les Red Devils...

Félicitations pour votre nouveau contrat. Quel effet ça fait ?
Je suis heureux. Je ne signe jamais de contrat si je ne suis pas heureux. C'est un contrat spécial pour moi, car d'habitude je prolonge après avoir remporté de grands succès. Bien sûr, je suis ravi d'avoir prolongé, mais j'ai surtout la sensation que la confiance, l'empathie et la foi dans mon travail sont des conséquences de ce grand succès. Nous croyons les uns en les autres, nous sommes heureux ensemble et je pense que les propriétaires et le Board estiment que je fais ce qu'il faut pour assurer l'avenir du club. En plus, j'ai d'excellentes relations avec les joueurs.

Ce contrat apporte de la stabilité et une vision à long terme : qu'est-ce que cela représente pour vous et vos joueurs ?
Honnêtement, je pense que c'est bien pour eux ! [Sourires] Même s'il y a un joueur ou deux, voire plus, qui ne sont pas contents de me voir prolonger ! [Rires] La tradition à Manchester United consiste à fournir de la confiance aux managers qui estiment pouvoir amener le club à la place qu'il mérite. Pour être honnête, je trouve que de nos jours, les clubs changent trop souvent de manager : ce n'est pas bon pour l'évolution des joueurs, en tant que footballeurs comme en tant qu'hommes.

Mourinho jusqu'en 2020

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José Mourinho a prolongé au club jusqu'en 2020 minimum, avec une année supplémentaire en option.

À quoi vous attendiez-vous en devenant manager de United ? Votre expérience a-t-elle répondu à vos attentes ?
J'avais souvent affronté United, avec Porto, Chelsea, l'Inter, le Real Madrid... Cela m'a permis de comprendre l'Histoire de United, et aujourd'hui je suis fier de diriger l'équipe d'un si grand club. La pression est plus élevée ici que dans un club normal, et les attentes sont plus importantes, mais j'adore travailler pour un club qui possède cette dimension et cette passion : ça ne me dérange absolument pas. J'ai senti que j'étais prêt, que je pourrais gérer et savourer.

Quel aspect de votre travail nous a fourni le plus de plaisir, jusqu'ici ?
Le plus gros défi pour moi était de lutter contre cette sensation de déjà-vu. Quand je suis arrivé au Real Madrid en 2010, le club vivait une période difficile : aucun quart de finale de la Champions League depuis huit ans, aucune coupe remportée depuis environ 20 ans, aucun championnat gagné depuis huit ou neuf ans... Dans ce sens, la situation était un peu similaire : c'est difficile, mais j'y prends du plaisir. Un grand club possède de grandes attentes, mais quand on gagne des titres, comme on a pu commencer à le faire avec une coupe et l'Europa League, alors on sent qu'on le fait pour des millions et des millions de fans.

Le manager a dit qu'il était "the Privileged One" (le Privilégié) suite à sa prolongation de contrat

Parmi tous les buts inscrits par votre équipe de United, lequel est votre préféré ? 
Je suis que c'est celui de Zlatan à Wembley, à la dernière minute de la Coupe de la Ligue. Alors d'accord, la Coupe de la Ligue n'est sans doute pas le Graal du football, mais c'était une finale, à Wembley, à la dernière minute... C'est le genre de but qui vous fait exploser de joie sur le banc de touche. C'est aussi le but qui me permet de remporter mon premier vrai trophée au club, donc je choisis celui-là.

Le déplacement à Yeovil marquera votre 100e match aux rênes de United. Il y en a-t-il un qui se démarque dans votre esprit comme le match parfait ?
[Pause] C'est difficile d'en citer un seul ! Certains pensent qu'il n'existe qu'un seul type de football, un seul type de match. Moi, je ne partage pas cette idée. Pour moi, le match parfait est celui qui se déroule selon vos plans. Et on en a réussi quelques-uns. Par exemple, la demi-finale d'Europa League chez le Celta Vigo : j'ai eu la sensation qu'on n'encaisserait pas de but, même en jouant pendant 10 heures ! Nous avons réalisé le match qu'il faut pour une demi-finale de compétition européenne. C'était pareil dans la finale contre l'Ajax : l'équipe a joué avec la précision d'une montre suisse, tout était parfait. 

Vous avez un palmarès incroyable, mais il est clair que vous avez encore faim de trophées. Comment entretenez-vous ce désir ?
Je suis comme ça. C'est aussi simple que ça. Quand je regarde les générations de joueurs avec lesquels j'ai travaillé, certains avaient la même flamme. J'ai dirigé des joueurs qui avaient la trentaine bien tassée, mais qui faisaient preuve d'un désir, d'une motivation et d'un professionnalisme sans faille. Je suis dans le circuit depuis très, très longtemps, mais j'ai commencé très jeune, donc je ne suis pas aussi vieux que certains le pensent ! [Rires] Je fête seulement mes 55 ans [ce vendredi] et je me sens très jeune, et en tant que manager, je me sens très, très jeune. Je veux encore travailler pendant 10 ou 15 ans, parce que j'aime mon métier et je ne me vois rien faire d'autre que ce que j'aime tant.