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French Connection, épisode 5 : Le mandat mancunien de Laurent Blanc

lundi 31 octobre 2022 15:35

L'épisode 5 de French Connection est arrivé ! À cette occasion, on se refait le parcours présidentiel d'un célèbre numéro 5 français à Manchester United, à savoir Laurent Blanc, le cinquième Bleu de l'histoire à jouer pour les Reds...

26 août 2001, Villa Park, Birmingham.

Ce jour-là, les fans mancuniens sont apeurés… Manchester United vient de concéder un deuxième match nul de suite en championnat et, pour couronner le tout, le pilier de la défense des Red Devils Jaap Stam, alors blessé au tendon d’Achille, se voit transféré contre toute attente à la Lazio.

« C’était une offre que je ne pouvais pas refuser », admettra plus tard Sir Alex Ferguson, qui se lance, dès lors, en quête d’un nouveau défenseur central expérimenté.

Quatre jours plus tard, United annonce l’arrivée d’un nouveau joueur "présidentiel"…

Un Laurent Blanc "présidentiel" pour son premier match à Old Trafford, le 8 septembre 2001 !

Montpellier, Naples, Nîmes, Saint-Étienne, Auxerre, Barcelone, Marseille, Milan… Laurent Blanc en aura fait du chemin avant d’arriver à Manchester, en provenance de l’Internazionale, pour enfin jouer sous l’égide de Sir Alex qui avait, cela dit, au passage, déjà cherché à s’arracher les services du Président cinq années auparavant.

Malgré son âge avancé, le champion du monde 1998 acquiert directement la confiance du manager écossais qui le titularise d’emblée contre Everton, le 8 septembre 2001, à Old Trafford. Lors de cette rencontre, Laurent Blanc rayonne en charnière centrale aux côtés d’un Gary Neville un peu plus fébrile que le Français à un poste qui n’est évidemment pas le sien. D’ailleurs, à l’heure de jeu, Fergie remplacera son couteau-suisse anglais par un autre défenseur tricolore, à savoir Mikaël Silvestre, et les hommes de Ferguson s’imposeront finalement 4 à 1 avec, pour la première fois dans l’histoire du club, trois "Frenchies" sur le terrain au coup de sifflet final.

French Connection, épisode 4 : Barthez, le fou

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La série originale de la rédaction française de Manchester United consacrée aux Red Devils français continue...

B.L.A.N.C.

Après une première prestation réussie à domicile, Laurent Blanc est donc logiquement reconduit en défense centrale pour le match suivant à St James’ Park et fait figure de leader au sein d’une base arrière inchangée, à la seule exception d’une subtile inversion de poste effectuée par Sir Alex entre Gary Neville, qui récupère ainsi son poste de latéral droit, et Wes Brown, qui se voit alors placé en libéro. Malheureusement, ce dernier inscrira en fin de match un but contre son camp qui permettra à Newcastle de finalement s’imposer 4 à 3.

Le 1er décembre 2001, United prend une claque à domicile contre Chelsea (0-3) et Blanc subit les critiques de la presse britannique qui va même jusqu’à instiguer une fumeuse théorie qu’elle nommera « B.L.A.N.C. »…

En effet, depuis l’arrivée de l’international français à United, l’équipe en est déjà à cinq défaites en onze rencontres de Premier League. Certains canards s’empressent alors de remarquer, comme si c’était un signe, que les cinq équipes qui ont battu le club en championnat, cette saison, épèlent le nom de famille du joueur français (Bolton, Liverpool, Arsenal, Newcastle, Chelsea). En réalité, Blanc n’était présent que lors de trois de ces défaites, puisqu’il n’était pas dans l’effectif ni contre les Wanderers, ni contre les Reds.

Premiers pas en Ligue des Champions à 35 ans !

Aussi fou que cela puisse paraître, le 18 septembre 2001, Laurent Blanc fait enfin ses débuts en Champions League… à 35 ans ! Ce soir-là, le défenseur français réalise finalement l’un de ses rêves et Manchester United s’impose solidement contre le LOSC au Théâtre des Rêves (1-0).

Pendant cette saison 2001/02, Blanc inscrit même deux buts dans l’élite européenne, les deux contre Boavista (à domicile et à l’extérieur), lors de la deuxième phase de groupes de la C1 [à l’époque, il y avait deux phases de groupes plutôt que des huitièmes de finales en Ligue des Champions, ndlr].

En quarts de finale, United se défait ensuite peu tranquillement du Deportivo de La Coruña (tant à l’aller qu'au retour).

Mais, en demi-finales, les Red Devils concèdent deux matchs nuls contre le Bayer Leverkusen et se voient ainsi éliminés de la compétition à cause de la règle aujourd’hui disparue des buts marqués à l’extérieur.

Pour la première saison de sa carrière dans l'élite européenne, en 2001/02, Laurent Blanc aura tout de même réussi à marquer deux fois contre Boavista (un but à domicile et un but à l'extérieur) !

Une première saison solide mais blanche

Après la déconvenue contre Chelsea, Laurent Blanc ne figure pas dans le groupe pour la réception de West Ham à domicile, qui se solde au final par une défaite mancunienne (0-1). Le natif d’Alès retrouve tout de même sa place de titulaire au match d’après, le 12 décembre 2001, lors d’une jolie manita infligée à Derby County devant un Old Trafford conquis (5-0), et commence ainsi avec les Reds une solide série de 12 victoires (dont 6 clean sheets) en 13 matchs de championnat.

Pour le match retour contre Derby, Blanc n’est pas présent mais redémarre, la semaine d’après, une nouvelle belle série avec le club en enchaînant 5 victoires (dont 3 clean sheets) en 6 matchs. Néanmoins, la seule défaite de cette deuxième séquence était celle de trop pour United, puisqu’en s’inclinant sur la plus petite des marges contre Middlesbrough à domicile, le 23 mars 2002, l’équipe perd sa première place au classement de la Premier League, une première place qu’elle avait mis tant de temps à reconquérir et qu’elle ne retrouvera, en fin de compte, jamais. À la fin de la saison 2001/02, Arsenal est sacré champion et Manchester United termine sur la plus petite marche du podium de la première division anglaise, avec aucun autre trophée à son actif pour compenser la bévue.

Fin de carrière au sommet…

En juillet 2002, United frappe un grand coup sur le marché des transferts avec la signature de Rio Ferdinand mais Laurent Blanc parvient tout de même à conserver sa place dans le onze de départ au début de la saison 2002/03, puisqu’il est titulaire sur 17 des 20 premiers matchs de championnat du club.

Mais, à la fin du mois de décembre 2002, Blanc subira finalement les frais de deux défaites consécutives à l’extérieur (contre Blackburn et Boro) et ne rejouera en championnat que 13 journées plus tard, et ce pour seulement 25 minutes lors d’une copieuse victoire mancunienne à Newcastle (2-6).

Le 11 mai 2003, pendant la dernière journée d’une édition 2002/03 de Premier League âprement disputée (notamment entre Arsenal et United), il entre en jeu pour disputer l’intégralité de la seconde période d’un match à Goodison Park, face à Everton (club contre lequel il avait, pour rappel, fait ses débuts en tant que Red Devil lors de la saison d’avant). Au coup de sifflet final, les hommes de Sir Alex Ferguson exultent, ils sont officiellement sacrés champions d’Angleterre et Laurent Blanc prend ainsi sa retraite au sommet, parachevant une carrière remplie de succès avec un titre de Premier League.

En 2003, Laurent Blanc conclut sa carrière de footballeur à United en ajoutant un trophée de Premier League à son palmarès déjà bien rempli.

… Malgré un regret

Terminer sa carrière sur un titre de Premier League, ça n’est pas donné à tout le monde !

Mais, plus que tout, après avoir raccroché les crampons, Laurent Blanc affirme toujours aujourd’hui avoir adoré jouer à Manchester United, sous les ordres de Sir Alex Ferguson et entouré de ses amis Mikaël Silvestre et Fabien Barthez (dont il n’aura cessé d’embrasser le crâne, il faut le dire, même lors de son passage à Old Trafford).

Mais l’actuel entraîneur de l’Olympique Lyonnais garde tout de même un regret concernant son mandat chez les Reds : celui de ne pas l’avoir commencé plus tôt…

« Il m’avait demandé de signer à United mais je ne pouvais pas y aller, j’avais déjà signé avec le Barça », s’est rappelé, il y a quelques années, Laurent Blanc au sujet d’un appel reçu par Sir Alex Ferguson à l’été 1996.

« Cinq ans plus tard, il est revenu et m’a convaincu de signer pour lui. »

« Il m’a dit : "Je veux que tu travailles avec moi pour au moins un an, j’ai de très jeunes défenseurs comme les frères Neville, Rio Ferdinand, Wes Brown… Et, toi, tu as beaucoup d’expérience." »

« C’était une expérience incroyable ! Aujourd’hui, je regrette de ne pas avoir mis les pieds en Angleterre plus tôt. »

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